Symbolisme et histoire des plantes

symbole celte arbre

Les plantes, quelque soit les cultures et les traditions dans le monde, ont toujours eu une place à la fois sacrée et profane.
Considérées comme vivantes dans le chamanisme (on peut aussi aborder l'idée de communication avec les arbres par exemple), elles sont autant matière qu'énergie, comme toute chose en ce monde.


Leurs actions et influences passent aussi bien par les composants, que par l'odeur (intimement liée au composant), leur forme (les épines de l'aubépine sont réputés pour repousser le mal par exemple), leur couleur, leur état (racine, fleur, feuille, branche...), leur symbolisme...

L'usage des plantes au sens ésotérique renvoi donc à plusieurs notions à comprendre:
- la pharmacopée
- les énergies
- les lois d'analogies
- les correspondances avec leur histoire et leur symbolismes (étymologie, référence à des dieux...)
- selon les cultures, religions, spiritualités, traditions: les référentiels auxquels on s'adresse

Cet usage est souvent à la fois sacré et profane.
Par exemple, on aura tendance à conseiller le millepertuis en cas de dépression (attention à ses interactions médicamenteuses), ainsi que lors d'une attaque d'entité en tant qu'herbe de Saint Jean.

Dans la pratique ésotérique, on peut citer une liste importante de plantes réputées magiques à cause de leur propriétés psychotiques: mandragore, jusquiame, datura...
Si ces plantes sont éventuellement abordées au travers des posts, leur consommation ou fumigation sont formellement déconseillés et non encouragés sur ce site. Les éventuels usages présentés le seraient dans les conditions de sécurité requise pour éviter tout dérive de recours à ces supports.

Les possibilités sont aussi variées que les usages:
sachet de plantes à poser au coin du lit, onguent ou mélanges d'huiles pour chakra, fumigation pour purification, tisane pour améliorer la voyance...

On ne peut pas aborder l’herboristerie, l'aromathérapie magique et énergétique sans déjà connaitre au préalable les propriétés et composants physiques des plantes auxquelles on s'intéresse.
Il est impératif de faire des recherches sérieuses, de se tourner vers un pharmacien ou un médecin, avant la consommation de plantes, et de respecter les doses maximales que la pharmacopée requiert.

Origine & Histoire des correspondances des plantes magiques

Message par Abraxas le Ven 14 Sep 2012 - 14:19

Salut,


Pour faire suite à l’interrogation de Nurash dans le post sur l’aubépine, et puisque c’est un sujet que je connais bien j’aimerais partager avec vous une vision synthétique de l’histoire et de l’origine des correspondances des plantes magiques. Au risque de déplaire à beaucoup et de « casser » un mythe, ce que je présente ci-dessous, ce sont principalement des informations factuelles, les références et les sources sont toutes disponibles dans ma publication sur les plantes magiques.

Nous ne savons concrètement pas, ce qui se passait avant qu’on invente l’écriture, les premières traces historiques que nous avons-nous viennent donc de Mésopotamie et d’Egypte. En premier viennent les mésopotamiens, ils sont les premiers à avoir créer des correspondances, ces dernières étaient principalement « mythologique » et même « religieuse », les plantes étaient associées à des dieux, et ces dieux eux-mêmes étaient associés à des constellations ou à des planètes, même si les mésopotamiens ont inventé le zodiaque, les relations des plantes et des signes astrologiques n’existaient pas. Il y avait concrètement trois constellation principale, le verseau qui correspond à EA, la grande figure, la vierge qui correspond à SALA, la déesse des moissons (c’est parce que le soleil passait dans la vierge à l’époque de la création du zodiaque, et on la représente toujours portant un épi), et la constellation de la Lyre qui correspond à GULA, la femme d’EA, et qui est la déesse de la médecine à laquelle on consacrait la plupart des préparations magiques. Bien évidemment certaines plantes pouvaient également être consacré à ISHTAR (vénus) ou SHAMASH (le soleil) ou encore SIN (la lune) et bien d’autres déités.

Ce qu’il faut comprendre c’est que pour les mésopotamiens, ainsi que pour pratiquement toutes les cultures qui suivront jusqu’à l’essor de la médecine moderne, toute maladie, tout soin, avait forcément une origine divine, maléfique, surnaturelle. Les anciens voyaient un effet, mais ne comprenaient pas la cause, ils attribuaient donc cette cause nécessairement à un maléfice venu d’ailleurs, à une volonté divine impénétrable, ou à quelques autres causes surnaturelles, et honnêtement aujourd’hui nous ne sommes souvent pas mieux dans notre raisonnement ésotérique.

Pour les plantes, et leurs actions thérapeutiques, c’était exactement la même chose, ils voyaient, observaient, expérimentaient, que la plante avait bel et bien un effet concret sur la maladie, mais ils ne comprenaient pas la cause, ils ont donc « rationalisé », « conceptualisé » cette cause par des explications tout aussi surnaturelles, en l’occurrence et principalement par l’action de divinité.

Cette « science » des relations des plantes et des divinités se perpétua et s’entendit très largement en Egypte, là aussi nous avons des traces très concrètes, beaucoup de plantes étaient vu comme des « parties » même de divinité, ou investi des pouvoirs de partie ou de divinité à part entière. Les plantes portaient donc le nom de la divinité associé, œil de sobek, sperme d’horus, sang de Thoth, etc… et nous retrouvons en réalité actuellement exactement le même genre de dénomination dans certaine appellation usuel des plantes, par exemple le « sourcil de vénus » (achillée).

Ici encore la relation analogique se crée à partir de l’effet observé de la plante ou d’une de ces parties, telle plante est bonne pour la gorge et apaise les douleurs, c’est donc une plante associé à Thoth le dieu du langage, c’est comme cela que ce sont créées toute les premières relations analogiques.

Les grecs firent exactement de même, la plupart des noms de plantes que nous connaissons nous viennent du grec et du latin et porte encore les stigmate de ces associations, Herculae ou Achillea Pour les plantes vulnéraire par exemple, et nous en gardons encore les traces vivaces dans nos appelations usuels des plantes, par exemple avec la « veine de vénus » (Verveine), le « sourcil de vénus » (Achilée), les « cheveux de vénus » (Fougère), le « char de vénus » (Aconit Napel), le « nombril de vénus » (ombilic des rochers), etc..

Les grecs, les romains et les égyptiens n’avaient aucune relation astrologique dans leur vision des plantes, uniquement des vision et des relations analogiques mythologiques et . Un grand changement se produit avec Hippocrate (-460, -370), il invente littéralement le référentiel « élémentaire » avec les « humeurs », dans sa vision, le corps est parcouru de fluide correspondant aux quatre éléments, et chaque plantes auraient des qualités associés, c’est-à-dire qu’elles sont classifiées en sèches, humides, froides et chaudes, correspondant aux qualités des éléments.

La maladie pour Hippocrate résulte d’un déséquilibre entre ces fluides, pour redonner la balance il faut donc administrer une plante qui aura les qualités « contraires » à l’élément qui est en surplus. Un exemple concret est le rhume, le « Phlegme » (ou pituite) est le mucus produit par l’organisme (vulgairement c’est de la morve), le fait que le corps recrache ce phlegme indique un déséquilibre de ce fluide qui est humide et froid, il faut donc attaquer avec le « contraire » et prendre une plante « sèche et chaude ». Hippocrate se pose en pourfendeur des anciennes méthode et associations qui sont pour lui des superstitions et de la « magie », qu’il dénigre. Son système ce veut « scientifique » et même si, exactement comme pour les relations mythologiques, son analyse des « causes » est fausse, comme il se base sur l’observation pour prescrire et que ces associations sont basées sur les « effets » concrets des plantes, son système tient la route. Il tient tellement bien la route qu’il perdura pendant plus de 2000 ans, jusqu’au 19ème siècle, époque où l’on faisait encore des « saignées », un des seul moyens qu’on avait trouvé pour combattre un excès de sang, fluide chaud et humide (les plantes froides et sèches étant quasi-inexistante).

C’est au début de l’ère chrétienne et après la révolution provoqué par la vision « scientifique » de la médecine hippocratique, que nait véritablement la botanique, de nombreux auteurs antiques, en premières lignes Théophraste (-371, -288), puis Pline (23-79) et Dioscoride (40-90). Théophraste sera le premier qui inclura la notion de « sexe » chez les plantes, ces dernières sont donc parfois « masculine » et parfois « féminine », il faut comprendre ici, que cette classification n’a aucun rapport avec une quelconque classification ésotérique, la notion de masculin et de féminin existe bel et bien dans le règne végétal, et il existe des plants mâle et des plants femelles (comme par exemple pour le chanvre) de certaines espèces. Cela étant dit, la classification des auteurs antiques n’a pas toujours été exacte.

Les théories d’Hippocrate sur les humeurs perdureront pendant tout le moyen-âge et seront transportés en Europe, à l’époque des croisades, par les traduction latine des penseurs arabe tel que Rhazès (865-925) et Avicenne (980-1037), elles seront également reprise par Hildegarde de Bingen (1098-1179) et seront la base de la médecine jusqu’à la rennaissance.

C’est en effet quelques 1700 ans après Hippocrate, qu’un médecin entend dénoncer avec véhémences ces associations élémentaire « douteuses », il brûle Galien et Dioscoride devant ces étudiants ébahis, les encourages à ne prendre en compte que ce que «lui » indique et qui est basé sur l’observation et l’expérimentation, au contraire des théories « farfelues » de ces prédécesseurs : Galien, Rhazès ou encore Avicenne. Pour lui la relation analogique ne peut être qu’astrale, cet homme c’est Paracelse (1493-1541), et l’on peut dire sans exagérer qu’il révolutionne la vision de l’homme et de la médecine. Paracelse et le précurseur de la chimie moderne, il utilise les techniques alchimiques pour séparer les principes actifs des plantes, huiles essentielles, alcool, etc. Il sera également un des premiers à promouvoir l’utilisation thérapeutique du règne minéral, Il en crée ainsi des remèdes extrêmement puissant et obtient une notoriété certaine.

C’est donc à la renaissance que se développe la vision d’un homme « astrologique », l’astrologie était alors enseigné dans les université médicale , et Nostradamus (1503-1566) fut en son temps tout à la fois médecin et astrologue ce qui jusqu’au 18ème siècle était tout à fait normal. Les plantes deviennent sous l’impulsion de Paracelse associés à des planètes, qui ont chacune des propriétés suivant les enseignements astrologique et alchimique (les relations sont quasi identiques dans les deux référentiels). Ces associations, comme avant lui par Hippocrate, et comme avant lui encore par les égyptiens et les mésopotamiens, sont faites par rapport aux effets des plantes et des remèdes, il s’agit ici encore une fois d’une explication « causal », pour quelque chose qu’ils n’étaient pas capable d’expliquer autrement. Le système tient la route encore une fois puisqu’il est basé sur des observations concrètes, les causes cependant sont toujours analysées différemment d’un référentiel à l’autre.

Jusqu’au 19ème siècle, le référentiel astrologique, qui est basé sur la loi des similitudes, et le référentiel élémentaire qui est basé sur la loi des contraires, se côtoie comme si de rien n’était, alors qu’ils sont profondément différent voir antinomique. De nombreux ouvrages, comme celui par exemple de Nicolas Culpeper (1616-1654), visent à ces époques à expliquer l’ensemble des observations et des expérimentations faites, à chaque fois on invente, on créer de nouveau lien analogique pour expliquer principalement les causes, les effets ont n’ont jamais changé en 4000 ans et c’est bien normal.

A la fin du 18ème et surtout au 19ème siècle, la science à proprement parler se développe réellement avec des travaux comme ceux de Lavoisier ou Boyle. Et puis bien sur le pas sera franchis avec pasteur et l’invention à proprement parler des sciences pathologiques. A ce moment la méthode d’analyse s’inverse on ne s’attarde plus sur les effets mais sur les causes, et ce sont ces dernières qu’on analyse, le référentiel astrologique et élémentaire tombe complètement en désuétude puisqu’il est prouvé comme étant totalement faux.

Au 20ème et au 21ème siècle, se développe en parallèle les « sciences occultes » et un regain d’intérêt pour la spiritualité et le fantastique qui ont été dénigré et rejeté par des religions qui cherchaient à s’intégrer dans le monde moderne. Les auteurs ésotériques reprennent alors les écrits de Paracelse, d’Hippocrate et ceux des papyrus égyptien, et mélange tout cela avec les us et coutumes populaire qui s’étaient développé dans nos campagnes, principalement chrétienne mais vraisemblablement d’origine païenne, ils reprennent ces relations analogiques, et oublie alors totalement l’aspect thérapeutique (qui lui a été repris par la science) pour se concentrer sur l’aspect « spirituel », il reprennent donc les associations faites par les « anciens » basé sur une approche thérapeutique, et sur l’idée que partageait aussi bien Hildegarde de Bingen que Paracelse, d’un lien entre le macrocosme et le microcosme, et en tire comme conclusions des « effets » surnaturels ou spirituels, parfois en lien avec les us et coutume, parfois totalement inventé, ils font ainsi un chemin totalement « inverse » de celui qui été fait au départ pour construire ces associations analogiques.

Bien sûr on ne parle ici que du référentiel occidental, il y a une toute autre histoire pour ce qui concerne le développement de l’ayurvéda par exemple et de la relation des plantes au chakra, au méridien ou centre énergétique de la médecine oriental.